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Eviction commerciale & indemnités accessoires

Les indemnités accessoires dans le calcul de l’Indemnité d’Éviction

Lorsqu’un bailleur décide de ne pas renouveler le bail commercial d’un locataire, il est généralement tenu de verser une indemnité d’éviction. Cette indemnité vise à compenser le préjudice subi par le locataire, qui perd son emplacement et, potentiellement, une partie de sa clientèle. Mais au-delà de l’indemnité principale, il existe des indemnités accessoires, qui couvrent d’autres préjudices spécifiques. Dans cet article, nous détaillons ce que sont les indemnités accessoires, leur rôle dans le calcul de l’indemnité d’éviction, et les éléments à prendre en compte pour une évaluation précise.

Qu’est-ce que l’indemnité d’éviction ?

L’indemnité d’éviction est due par le bailleur lorsqu’il refuse le renouvellement du bail commercial sans motif légitime.

Elle a pour objectif de :

Compenser la perte de la valeur économique liée à l’exploitation du fonds de commerce.

Permettre au locataire de couvrir les frais liés à son déménagement, à sa réinstallation ou à la perte de clientèle.

Elle se décompose généralement en deux parties :

L’indemnité principale : Elle correspond à la valeur du fonds de commerce ou du droit au bail en fonction de la transférabilité du fonds.

 Les indemnités accessoires : Elles couvrent des frais supplémentaires liés au préjudice subi par le locataire.

Quelles sont les indemnités accessoires dans le cadre de l’indemnité d’éviction ?

Les indemnités accessoires sont des sommes versées en complément de l’indemnité principale pour compenser des préjudices spécifiques. Elles sont calculées en fonction des particularités du cas de chaque locataire.

Voici les principales indemnités accessoires :

Les frais

de déménagement 

Le locataire doit être indemnisé des coûts liés au transport de son matériel, de ses équipements et de son stock vers un nouveau local.

Éléments à inclure :

Location de véhicules.

Main-d’œuvre pour le déménagement.

Frais d’emballage et de transport spécialisés (machines, produits fragiles).

Les frais

de réinstallation 

Lorsqu’un locataire doit s’installer dans un nouveau local, il peut engager des dépenses importantes.

Éléments à inclure :

Aménagement et travaux nécessaires dans les nouveaux locaux.

Installation de nouveaux équipements.

Frais de transfert administratif et juridique.

Le trouble

d’exploitation

Le temps nécessaire pour trouver un nouveau local et relancer l’activité peut entraîner une perte de revenus pour le locataire.

Le calcul comprend :

Estimation de la durée de la perte d’activité (généralement entre 6 et 12 mois).

Application d’un pourcentage basé sur le chiffre d’affaires moyen des années précédentes.

Les frais

de licenciement

Si la perte des locaux entraîne une réduction d’activité, le locataire peut être contraint de licencier du personnel. Ces coûts doivent être indemnisés.

Éléments à inclure :

Indemnités légales et conventionnelles de licenciement.

Coût des préavis.

Les frais

liés à la perte de droit au bail

Dans certains cas, le locataire perd un droit au bail avantageux (loyer inférieur au marché, clauses favorables). Cette perte doit être indemnisée en fonction de la différence entre le loyer actuel et le loyer de marché sur la durée restante du bail.

Les frais

de communication

Le changement d’adresse ou de local peut nécessiter une nouvelle campagne de communication pour informer les clients et préserver la clientèle.

Éléments à inclure :

Conception et diffusion de supports publicitaires.

Mise à jour des supports numériques (site web, réseaux sociaux).

Référencement ou signalétique pour le nouveau local.

Les frais

juridiques et d’expertise

Le locataire peut être amené à engager des frais pour défendre ses droits ou pour évaluer le montant de l’indemnité d’éviction.

Éléments à inclure :

Honoraires d’avocats.

Frais d’experts immobiliers ou comptables.

Comment sont calculées les indemnités accessoires ?

Analyse des préjudices spécifiques

Chaque indemnité accessoire doit être justifiée par des pièces comptables, des devis ou des factures.

Évaluation personnalisée

Les montants varient selon la nature de l’activité, la localisation du local et les besoins spécifiques du locataire.

Expertise indépendante

Faire appel à un expert en évaluation immobilière est souvent nécessaire pour déterminer un montant équitable, notamment en cas de lit

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Quels sont les points de vigilance pour le locataire et le bailleur ?

Pour le locataire :

Fournir des preuves : Chaque préjudice doit être documenté pour justifier la demande d’indemnisation.

Anticiper les délais : La procédure d’évaluation et de négociation peut être longue, d’où l’importance de bien préparer son dossier.

Pour le bailleur :

Évaluer précisément l’indemnité d’éviction : Une estimation sous-évaluée peut entraîner des contentieux longs et coûteux.

Négocier à l’amiable : Trouver un terrain d’entente avec le locataire peut éviter des procédures judiciaires complexes.

Pourquoi faire appel à un expert immobilier pour évaluer les indemnités accessoires ?

Un expert immobilier est essentiel pour :

Analyser les préjudices spécifiques : Identifier et quantifier toutes les indemnités accessoires applicables.

 Fournir une estimation objective : Garantir une évaluation juste, fondée sur des données fiables.

 Accompagner les négociations : Défendre les intérêts du locataire ou du bailleur lors des discussions.

En bref

Les indemnités accessoires jouent un rôle crucial dans le calcul de l’indemnité d’éviction, en couvrant des préjudices spécifiques souvent sous-estimés. Leur valorisation exige une analyse approfondie et personnalisée, tenant compte de la nature de l’activité, de la localisation et des besoins du locataire.

Pour garantir une évaluation juste et éviter les litiges, il est fortement recommandé de faire appel à un expert immobilier ou commercial. Grâce à une expertise fiable et objective, vous pourrez aborder cette étape délicate avec sérénité et en toute transparence.

FAQ – Indemnités accessoires et indemnité d’éviction

L’indemnité d’éviction est-elle toujours obligatoire ?

Non. Elle n’est pas due si le bailleur dispose d’un motif légitime de non-renouvellement, comme le non-respect des obligations contractuelles par le locataire ou la volonté de reprendre le local pour l’occuper personnellement.

Peut-on contester le montant des indemnités accessoires ?

Oui. Si l’une des parties juge le montant proposé insuffisant ou excessif, elle peut solliciter une expertise contradictoire ou porter le litige devant le juge des loyers commerciaux.

Les indemnités accessoires sont-elles imposables pour le locataire ?

Elles peuvent l’être, selon leur nature et le régime fiscal du locataire. Il est conseillé de consulter un professionnel pour anticiper les éventuelles incidences fiscales sur l’indemnisation perçue.

Un bail verbal peut-il ouvrir droit à une indemnité d’éviction ?

Oui, sous certaines conditions. Un bail verbal reconduit tacitement depuis plusieurs années peut être reconnu comme un bail commercial de fait, ouvrant droit à indemnité en cas de non-renouvellement sans motif.

Le bailleur peut-il proposer une compensation alternative aux indemnités accessoires ?

Il peut proposer des compensations en nature (ex : relogement commercial), mais celles-ci doivent être équivalentes et acceptées librement par le locataire pour éviter toute contestation ultérieure.

Un locataire peut-il négocier des indemnités accessoires avant l’expiration du bail ?

Oui. Il est même recommandé d’anticiper les discussions en amont, notamment dans les cas où un congé avec refus de renouvellement est envisagé par le bailleur.

 

Étude de cas : Éviction commerciale à Lyon – Une expertise complète pour une juste indemnisation

Un commerçant spécialisé dans la décoration intérieure occupait depuis plus de douze ans un local de 80 m² dans un quartier central de Lyon en pleine mutation urbaine. À l’issue du bail commercial, le propriétaire a refusé le renouvellement sans invoquer de motif légitime, déclenchant ainsi le droit à indemnité d’éviction pour le locataire. Ce dernier, confronté à une proposition d’indemnisation insuffisante, a fait appel à Haussmann Évaluation pour défendre ses intérêts.

Une analyse globale du préjudice subi

Le cabinet Haussmann Évaluation a été mandaté afin de chiffrer de manière objective les différents préjudices liés à l’éviction. L’évaluation ne s’est pas limitée à la seule perte du fonds de commerce : elle a intégré les investissements réalisés dans le local, notamment les aménagements irréversibles comme les installations sur mesure. L’analyse a également pris en compte les perturbations logistiques causées par l’éviction : interruption anticipée de l’activité, stockage temporaire des marchandises, rupture de chaîne d’approvisionnement, baisse temporaire du chiffre d’affaires.

Un volet important de l’expertise a concerné les conséquences humaines de l’éviction. Deux salariés en CDI ont dû être licenciés, engendrant des coûts d’indemnités, de préavis, et de cotisations. Tous ces éléments ont été documentés à l’aide de pièces comptables et présentés de façon structurée dans un rapport destiné à l’avocat du locataire.

Une négociation aboutie grâce à une expertise solide

Grâce à la clarté et à la rigueur du rapport remis par Haussmann Évaluation, les discussions avec le bailleur ont pu évoluer vers une solution amiable. Ce dernier a accepté une revalorisation significative de l’indemnité d’éviction, couvrant l’ensemble des frais et pertes documentés. Le commerçant a ainsi pu relancer son activité dans un autre quartier de Lyon, sans compromettre la pérennité de son entreprise.

Cette affaire met en lumière l’importance d’une expertise indépendante et approfondie lorsqu’un désaccord survient sur les indemnités à verser. Elle démontre également la nécessité d’évaluer avec précision les indemnités accessoires, qui représentent souvent une part importante du préjudice subi par les commerçants. Grâce à l’intervention d’Haussmann Évaluation, une solution équilibrée a pu être trouvée, évitant un contentieux long et incertain.

Alicia Grau Expert immobilier haussmann évaluation
Alicia GRAU

Directrice Générale Haussmann Evaluation

Expert immobilier

Expert agréé CEIF

Expert agréé SNPI

Expert accrédité TEGOVA

Membre de la Chambre des Experts Immobiliers de France (CEIF)

Membre du collège des experts immobiliers (SNPI)

Master 2 en droit immobilier de l’Université Jean Moulin Lyon III

Spécialisation « estimation des immeubles » à l’ICH