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Conseil d’expert : L’achat d’un bien immobilier
Quels sont les pièges à éviter lors d’un achat immobilier ?
Acheter un bien immobilier est souvent le projet d’une vie. Pourtant, derrière l’enthousiasme que suscite l’acquisition d’un logement, se cachent de nombreux pièges qui peuvent transformer un rêve en source de tracas financiers, juridiques ou techniques. Pour sécuriser votre projet, il est essentiel d’anticiper les risques à chaque étape du processus d’achat. Cet article vous guide à travers les erreurs les plus fréquentes à éviter pour faire un choix éclairé et durable.
Évaluer objectivement le bien immobilier avant de s’engager
Acheter un bien immobilier est une décision engageante. Avant de signer un compromis, il est essentiel de se prémunir contre certains pièges liés à l’état du bien, aux diagnostics, à la localisation ou à son potentiel réel.
Ne pas se fier uniquement à l’apparence du bien
Un logement peut sembler charmant en apparence tout en dissimulant de lourds défauts techniques. Des travaux récents peuvent masquer des pathologies importantes : infiltration, humidité dans les murs, isolation thermique insuffisante ou encore problèmes de charpente. Il est donc conseillé d’inspecter attentivement les combles, le sous-sol, la toiture et les installations électriques. En cas de doute, faire appel à un expert en bâtiment permet de détecter d’éventuelles malfaçons ou de prévoir les coûts de remise aux normes. Une évaluation indépendante peut ainsi éviter des surcoûts majeurs après l’acquisition.
Sous-estimer l’importance de l’environnement et de l’urbanisme
Un autre piège courant est de négliger l’environnement immédiat du bien. Un quartier en apparence calme peut être soumis à des nuisances sonores (bar, axe routier, voisinage conflictuel) ou à des projets d’aménagement à venir qui impacteront la qualité de vie ou la valeur du bien.
Il convient de consulter le plan local d’urbanisme (PLU) et les permis de construire délivrés à proximité. L’évolution de l’environnement peut aussi créer des risques de dévalorisation : une zone pavillonnaire entourée de terrains agricoles peut voir émerger un programme de logements sociaux ou une zone logistique. Se renseigner auprès de la mairie est une étape clé pour sécuriser l’achat.

Négocier et sécuriser juridiquement chaque étape de la transaction
Le processus d’acquisition comporte de nombreux documents, délais et obligations à respecter. Un défaut d’attention sur les conditions juridiques peut entraîner des litiges ou la découverte de charges inattendues après l’acte de vente.
Ne pas analyser en détail le compromis de vente
Le compromis de vente engage lourdement l’acheteur. Or, il est parfois signé dans la précipitation, sans analyse complète des clauses.
Parmi les points à examiner de près :
● les conditions suspensives (obtention de prêt, purge des servitudes, autorisations d’urbanisme),
● les diagnostics techniques annexés,
● l’origine de propriété
● ou encore la désignation précise du bien.
L’oubli d’une servitude, d’une clause résolutoire ou d’une affectation spécifique peut compromettre l’usage ou la revente du bien. Il est conseillé de faire relire le compromis par un notaire ou un avocat spécialisé en droit immobilier avant signature.
Ignorer les charges de copropriété ou les litiges existants
Dans le cas d’un achat en copropriété, il est impératif de demander les procès-verbaux d’assemblées générales, le règlement de copropriété, les charges annuelles et les travaux votés. Une façade à rénover, un ascenseur à changer ou un chauffage collectif obsolète peuvent générer des appels de fonds importants après l’achat. De plus, certains immeubles présentent des conflits entre copropriétaires ou avec le syndic, ce qui peut rendre la vie quotidienne difficile. Un entretien avec le syndic, une lecture attentive des décisions passées et une estimation du budget prévisionnel permettent de mieux appréhender la situation réelle de la copropriété.

Anticiper les conséquences financières à court et long terme
L’un des pièges les plus fréquents lors d’un achat immobilier est d’évaluer uniquement la capacité d’achat immédiate, sans projeter les conséquences économiques futures. Or, un achat mal calibré peut impacter durablement votre budget.
Mal estimer les coûts annexes à l’acquisition
Au-delà du prix affiché, de nombreux frais doivent être pris en compte : droits de mutation (frais de notaire), taxe foncière, frais d’agence, coût des éventuels travaux, déménagement, raccordements ou abonnement aux réseaux. Ces frais annexes peuvent représenter entre 8 et 12 % du prix d’acquisition dans l’ancien. Ne pas les intégrer dans le budget global expose à un déséquilibre de trésorerie ou à un recours à un crédit à la consommation mal adapté. Il est donc fondamental de construire un budget prévisionnel réaliste et complet, intégrant une marge pour les imprévus.
Surévaluer sa capacité d’endettement
La volonté d’accéder à la propriété pousse parfois les acheteurs à viser un bien au-dessus de leurs moyens. Pourtant, les établissements prêteurs sont stricts : le taux d’endettement ne doit pas dépasser 35 % des revenus nets. Même si un prêt est accordé, il faut prévoir l’impact d’éventuelles hausses de taux, des changements de situation professionnelle, ou de dépenses imprévues (naissance, panne majeure, changement d’assurance…). Il est donc conseillé de simuler plusieurs scénarios avec l’aide d’un courtier ou d’un conseiller financier avant de s’engager. Une stratégie prudente évite le surendettement et garantit une stabilité financière après l’achat.
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Foire aux questions : les erreurs à éviter lors d’un achat immobilier
Faut-il visiter un bien plusieurs fois avant de faire une offre ?
Oui, il est conseillé de visiter un bien au moins deux fois, à des moments différents de la journée. Cela permet d’évaluer la luminosité, le bruit ambiant ou encore le comportement du voisinage. Une seconde visite peut aussi révéler des détails qui ont échappé lors de la première.
Est-il nécessaire de vérifier les servitudes en dehors du compromis de vente ?
Absolument. Il est prudent de consulter le service de publicité foncière ou de demander à votre notaire une copie du titre de propriété actuel pour identifier d’éventuelles servitudes de passage, d’écoulement ou d’usage, qui peuvent limiter la jouissance du bien.
Un bien vendu « en l’état » peut-il cacher des vices ?
Oui. Même si un bien est vendu « en l’état », cela n’exclut pas la garantie des vices cachés. En cas de découverte d’un défaut non apparent rendant le bien impropre à l’usage, l’acheteur peut engager la responsabilité du vendeur, dans un délai de deux ans à compter de la découverte du vice.
Est-ce risqué d’acheter un bien occupé par un locataire ?
Acheter un bien loué peut présenter des avantages (rendement immédiat), mais aussi des contraintes : impossibilité d’y habiter avant la fin du bail, locataire difficile à remplacer, loyer sous-évalué… Il faut bien analyser le bail en cours, son échéance et les conditions de congé.
Peut-on revenir sur sa décision après la signature du compromis ?
Oui, l’acheteur dispose d’un droit de rétractation de 10 jours après la signature du compromis de vente. Ce délai commence à courir dès le lendemain de la remise du contrat signé, qu’il ait été remis en main propre ou par courrier recommandé.
Un achat en zone inondable ou sismique est-il possible ?
Oui, mais il faut être bien informé. Le vendeur doit fournir un état des risques et pollutions (ERP). Ce document signale si le bien est situé dans une zone à risques naturels, miniers ou technologiques. Un bien en zone à risque peut impliquer des coûts d’assurance plus élevés ou des restrictions d’aménagement.


Alicia GRAU
Directrice Générale Haussmann Evaluation
Expert immobilier
Expert agréé CEIF
Expert agréé SNPI
Expert accrédité TEGOVA
Membre de la Chambre des Experts Immobiliers de France (CEIF)
Membre du collège des experts immobiliers (SNPI)
Master 2 en droit immobilier de l’Université Jean Moulin Lyon III
Spécialisation « estimation des immeubles » à l’ICH