Le bail commercial 3-6-9 est un contrat encadré par le Code de commerce, offrant un équilibre entre stabilité pour le bailleur et souplesse pour le locataire. Comprendre ses mécanismes, durée, renouvellement, résiliation, possibilités de négociation ou d’adaptation est essentiel pour sécuriser l’exploitation d’un local commercial. Que vous soyez propriétaire, locataire ou investisseur, chaque clause peut avoir un impact juridique et financier significatif.
Le cabinet Haussmann Évaluation, spécialisé en expertise immobilière, vous accompagne dans l’analyse, la valorisation et la sécurisation de vos baux commerciaux, qu’il s’agisse de négociation, d’évaluation de la valeur locative, ou de gestion patrimoniale stratégique.
Bail commercial 3 6 9 : explications complètes
Un bail commercial 3 6 9 est un contrat de location pour des locaux utilisés à des fins commerciales, industrielles ou artisanales. Ce type de bail est appelé « 3 6 9 » en raison de sa durée minimale de neuf ans, avec des possibilités de résiliation pour le locataire tous les trois ans. Cela signifie que le locataire peut quitter les lieux à la fin de la troisième, sixième ou neuvième année, en respectant un préavis de six mois. Ce bail offre une certaine flexibilité tout en assurant une stabilité pour le propriétaire. Il est crucial pour les entreprises, car il permet de garantir un emplacement pour le développement de leurs affaires. Le bail commercial 3 6 9 prévoit également des règles pour la révision du loyer, notamment en fonction de l’indice des loyers commerciaux. Il est conseillé de bien lire les termes du bail et, si besoin, de consulter un professionnel pour s’assurer de la clarté des conditions
Origine et signification du bail commercial 3 6 9
Le bail commercial dit « 3-6-9 » tire son nom de sa durée minimale légale, fixée à neuf ans, avec des possibilités de résiliation pour le locataire tous les trois ans. Ce type de bail est régi par les articles L.145-1 et suivants du Code de commerce, et a été instauré pour encadrer les relations entre propriétaires et exploitants de fonds de commerce, en leur assurant stabilité et visibilité à long terme. Le système « 3-6-9 » offre ainsi au locataire une certaine souplesse, puisqu’il peut quitter les lieux au terme de chaque période triennale, tout en garantissant au bailleur une durée d’engagement minimale. Ce cadre juridique équilibré favorise la pérennité des entreprises tout en protégeant les droits des propriétaires.
Les caractéristiques principales du bail commercial 3 6 9
Le bail commercial 3-6-9 se distingue par plusieurs caractéristiques essentielles. Il est conclu pour une durée minimale de neuf ans, mais offre au locataire la possibilité de le résilier à l’issue de chaque période triennale, moyennant un préavis de six mois. Le loyer est librement fixé à la signature, puis révisable tous les trois ans ou lors du renouvellement du bail, généralement en fonction de l’indice des loyers commerciaux (ILC). Le bail doit être rédigé par écrit, et il engage le preneur à exploiter le local conformément à la destination prévue au contrat. Enfin, ce type de bail ouvre droit au renouvellement, sauf exception, ce qui constitue une garantie importante pour la stabilité du commerce.
Avantages et inconvénients pour le locataire et le bailleur
Le bail commercial 3-6-9 présente des avantages pour les deux parties. Pour le locataire, il garantit une stabilité d’exploitation, avec la possibilité de résilier le bail tous les trois ans, ce qui lui offre une certaine souplesse en cas de changement de stratégie ou de difficultés économiques. Il bénéficie également du droit au renouvellement du bail ou, à défaut, d’une indemnité d’éviction. Du côté du bailleur, le bail assure une sécurité de revenus à long terme et encadre la relation contractuelle avec le preneur. En revanche, certaines contraintes existent : le locataire peut être confronté à une révision du loyer, voire à un loyer déplafonné dans certains cas, tandis que le bailleur ne peut résilier le bail qu’à son terme, sauf clause spécifique ou non-respect du contrat. Ce régime cherche donc à équilibrer les intérêts des deux parties, tout en encadrant les conditions de rupture et de renouvellement.

Renouvellement du bail commercial 3 6 9
À l’issue des neuf années prévues au contrat, le bail commercial 3-6-9 peut être renouvelé, à condition que le locataire continue à exploiter un fonds de commerce dans les lieux et qu’il manifeste sa volonté de poursuivre le bail. Ce droit au renouvellement est un principe fondamental du statut des baux commerciaux, qui vise à protéger le locataire dans la continuité de son activité. Le renouvellement n’est toutefois pas automatique : il suppose une demande expresse et peut donner lieu à une négociation du nouveau loyer, dans le respect des règles encadrant son évolution.
Droit au renouvellement et formalités à respecter
Le locataire bénéficie d’un droit au renouvellement dès lors qu’il remplit les conditions légales (immatriculation, exploitation effective, respect du contrat). Pour l’exercer, il peut adresser une demande par acte extrajudiciaire ou lettre recommandée avec accusé de réception dans les six mois précédant l’échéance du bail. À défaut, le bailleur peut lui-même délivrer un congé avec offre de renouvellement. Si aucune démarche n’est engagée, le bail se prolonge tacitement, aux mêmes conditions, jusqu’à ce que l’une des parties prenne l’initiative de le rompre ou de le renouveler formellement.
Conséquences du refus de renouvellement
Si le bailleur refuse le renouvellement sans motif légitime (par exemple, non-paiement du loyer ou manquements contractuels graves), il est en principe tenu de verser au locataire une indemnité d’éviction, destinée à compenser la perte du fonds de commerce. Cette indemnité peut représenter une somme importante, car elle doit couvrir la valeur du fonds perdu, les frais de déménagement, les pertes liées au transfert ou à l’arrêt d’activité. Le refus de renouvellement sans indemnisation n’est donc possible que dans des cas limitativement énumérés par la loi, ce qui renforce la protection du locataire en fin de bail.
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comment mettre fin à un bail commercial 3 6 9 ?
La fin d’un bail commercial 3-6-9 peut intervenir à son échéance naturelle, à l’issue des neuf ans, ou de manière anticipée selon certaines conditions prévues par la loi. Si le contrat n’est ni renouvelé ni résilié, il se poursuit tacitement aux mêmes conditions. Pour mettre un terme au bail, les parties doivent respecter des modalités strictes de forme et de délai, qui varient selon qu’il s’agit du locataire ou du bailleur.
Résiliation par le locataire : liberté sous conditions
Le locataire a la faculté de résilier le bail à l’expiration de chaque période triennale, c’est-à-dire à l’issue de la 3e, 6e ou 9e année. Pour cela, il doit respecter un préavis de six mois et notifier son intention par acte d’huissier ou lettre recommandée avec accusé de réception. Cette possibilité de sortie anticipée permet au preneur d’ajuster ses engagements en fonction de l’évolution de son activité. Des clauses spécifiques peuvent également prévoir une résiliation anticipée pour des cas particuliers (départ à la retraite, invalidité, etc.).
Résiliation par le bailleur ou d’un commun accord
Le bailleur ne peut résilier le contrat de façon anticipée qu’en cas de clause résolutoire (non-paiement des loyers, manquements graves) ou par voie judiciaire, en démontrant une faute du locataire. À l’issue du bail, il peut donner congé, avec ou sans offre de renouvellement, en respectant un préavis de six mois avant l’échéance. Il est aussi possible, à tout moment, de mettre fin au bail d’un commun accord, par un acte écrit signé des deux parties. Cette résiliation amiable doit être claire, expresse, et peut s’accompagner de conditions négociées, comme une indemnité de départ.

Comment rompre un bail commercial avant les 3 ans ?
Le bail commercial 3-6-9 est conçu pour offrir une certaine stabilité, avec des périodes triennales encadrant les possibilités de résiliation pour le locataire. En principe, le locataire ne peut quitter les lieux qu’à l’issue de chaque période de trois ans. Toutefois, des exceptions existent, permettant dans certains cas de rompre le bail avant le terme triennal, sous conditions précises.
Les cas exceptionnels de résiliation anticipée
Certaines situations permettent au locataire de rompre le bail avant les trois ans, sans attendre l’échéance triennale. C’est notamment le cas en cas de départ à la retraite ou mise en invalidité du preneur personne physique, selon les dispositions de l’article L.145-4 du Code de commerce. Par ailleurs, le bail peut également prévoir des clauses de résiliation anticipée spécifiques, convenues entre les parties à la signature du contrat, comme une rupture en cas de non-obtention d’un permis d’exploitation ou de baisse importante du chiffre d’affaires.
La résiliation amiable ou judiciaire
En dehors des exceptions prévues par la loi ou le contrat, le bail peut être rompu d’un commun accord entre le bailleur et le locataire, à tout moment, par la signature d’un acte écrit constatant la résiliation amiable. À défaut d’accord, le locataire peut également demander la résiliation judiciaire du bail s’il justifie de manquements graves du bailleur (insalubrité des locaux, impossibilité d’exploiter, trouble de jouissance). Cette voie nécessite une procédure devant le tribunal judiciaire, avec l’appui d’un avocat, et repose sur l’appréciation du juge.
Est-il possible de conclure un bail commercial pour une durée supérieure à 9 ans ?
Si la durée classique d’un bail commercial est de neuf ans, la loi permet néanmoins de conclure un contrat pour une durée plus longue, appelée bail commercial de plus de 9 ans. Ce type de bail obéit à un régime spécifique, notamment en ce qui concerne la liberté contractuelle, les conditions de révision du loyer et les modalités de résiliation. Il peut répondre à des enjeux de stabilité à long terme pour le bailleur comme pour le locataire.
Les règles applicables aux baux de plus de 9 ans
Un bail commercial peut être conclu pour une durée supérieure à neuf ans, sans limite maximale, sous réserve que cette durée soit clairement exprimée dans l’acte. Contrairement au bail 3-6-9, le locataire perd la faculté de résilier tous les trois ans, sauf si cette possibilité est expressément prévue dans le contrat. De même, le loyer est librement révisable à la date convenue entre les parties, sans être automatiquement soumis à la révision triennale ou au plafonnement classique, sauf clause contraire. Ce type de bail nécessite d’être établi par acte notarié pour être opposable aux tiers s’il dépasse douze ans.
Avantages et précautions à prendre
Conclure un bail de plus de neuf ans peut offrir une visibilité et une sécurité à long terme, notamment pour des investissements lourds ou des projets d’envergure. Cela permet au locataire de pérenniser son implantation, tandis que le bailleur bénéficie d’une stabilité locative. Toutefois, ce régime suppose une rédaction rigoureuse du contrat, afin d’encadrer les droits de résiliation, les modalités de révision du loyer, les obligations de chacun, et les cas de sortie anticipée. L’intervention d’un professionnel du droit est vivement conseillée pour éviter toute insécurité juridique.

Conseils pratiques pour négocier un bail commercial
La signature d’un bail commercial 3-6-9 engage le locataire et le bailleur sur plusieurs années. Il est donc essentiel de bien préparer la négociation, afin de sécuriser l’exploitation du local tout en préservant les intérêts de chaque partie. Un bail bien négocié limite les risques de litige et permet une meilleure visibilité sur les obligations contractuelles.
Points de vigilance pour le locataire
Avant de signer, le locataire doit analyser en détail la destination des locaux, afin de s’assurer qu’elle couvre bien l’activité envisagée, voire d’obtenir une clause de souplesse en cas d’évolution future. Il est également conseillé de négocier une période de franchise de loyer, surtout en cas de travaux d’aménagement, ainsi qu’une clause de résiliation anticipée, si cela est envisageable. Une attention particulière doit être portée aux charges récupérables, aux travaux à la charge du preneur, et aux modalités de révision du loyer, pour éviter toute mauvaise surprise.
Intérêts et garanties pour le bailleur
Le bailleur, de son côté, a tout intérêt à encadrer la solvabilité du locataire, via des garanties solides : dépôt de garantie, caution personnelle, ou garantie bancaire. Il peut aussi négocier une clause d’indexation favorable, tout en veillant à ne pas créer un déséquilibre excessif qui risquerait d’être contesté. Enfin, le bailleur peut prévoir une clause résolutoire en cas d’impayé ou de manquement grave, afin de protéger ses intérêts tout au long de la durée du bail.
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FAQ – Bail commercial 3-6-9
Un bail commercial peut-il être conclu sans être écrit ?
Un bail commercial doit obligatoirement être rédigé par écrit lorsqu’il dépasse une durée de 12 ans (acte notarié). Pour les autres cas, l’écrit n’est pas exigé par la loi, mais il est fortement recommandé pour des raisons de preuve et de sécurité juridique.
Le bail commercial peut-il être cédé librement par le locataire ?
La cession est en principe autorisée, notamment en cas de vente du fonds de commerce, mais elle peut être encadrée par des clauses du bail (agrément du bailleur, droit de préemption, conditions de forme). Le locataire doit donc vérifier attentivement les restrictions éventuelles.
Qu’est-ce que la clause de destination dans un bail commercial ?
Il s’agit de la clause qui définit les activités autorisées dans les locaux. Elle peut être spécifique (ex. : salon de coiffure uniquement) ou large (tous commerces). En dehors de cette clause, le locataire ne peut pas exercer une activité différente sans l’accord du bailleur ou une procédure de déspécialisation.
Peut-on sous-louer un local commercial ?
La sous-location est interdite sauf accord exprès du bailleur, donné par écrit. En l’absence d’autorisation, elle peut entraîner la résiliation du bail. En cas de sous-location autorisée, le bailleur doit être convoqué à l’acte et informé des conditions.
Que se passe-t-il en cas de vente du local par le bailleur ?
Le bail est maintenu et opposable au nouvel acquéreur. Celui-ci devient le nouveau bailleur et doit respecter les termes du contrat en cours. Toutefois, certains droits peuvent être exercés différemment si cela a été prévu au contrat (notamment en matière de congé ou de révision du loyer).
Est-il possible de conclure un bail verbal pour une durée inférieure à 3 ans ?
Oui, un bail dérogatoire, dit de courte durée, peut être conclu pour une durée maximale de 3 ans. Il doit cependant faire l’objet d’un écrit. Au-delà de cette période, si le locataire reste dans les lieux sans opposition du bailleur, un bail commercial classique s’instaure automatiquement.
Le bail commercial s’applique-t-il aux professions libérales ?
Non, les professions libérales relèvent généralement du bail professionnel, sauf si elles exercent une activité commerciale accessoire ou s’installent volontairement sous le régime du bail commercial avec l’accord du bailleur.

Alicia GRAU
Directrice Générale Haussmann Evaluation
Expert immobilier
Expert agréé CEIF
Expert agréé SNPI
Expert accrédité TEGOVA
Membre de la Chambre des Experts Immobiliers de France (CEIF)
Membre du collège des experts immobiliers (SNPI)
Master 2 en droit immobilier de l’Université Jean Moulin Lyon III
Spécialisation « estimation des immeubles » à l’ICH